Moyo, Fatana (1996) L’Eglise Catholique au Zaire dansla Reconstruction du Pays Aujourd’hui. Licentiate thesis, Istitut Catholique de l’ Africa de L’Ouest.
PDF (L’Eglise Catholique au Zaire dansla Reconstruction du Pays Aujourd’hui)
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Abstract
“Plus de trente ans après l 'accession de beaucoup de nos pays africains à l ' indépendance, l' Mrique sort désenchantée d'une expérience d' auto-détermination - pourtant porteuse de promesses et d ' espoirs - à ses débuts.” Que ne nous a-t-on pas promis aux lendemains des indépendances? Prospérité, développement politique, économique, social et culturel des peuples africains! A la vue de la situation de l' Mrique en général, ce but est loin d ' avoir été atteint. L' Mrique est malade et a bien des défis à relever. “Une situation commune est, sans aucun doute, le fait que l ' Mrique est saturée de problèmes : dans presque toutes nos nations, il y a une misère épouvantable, une mauvaise administration des rares ressources disponibles, une instabilité politique et une désorientation sociale, constatent les Pères du Synode pour l' Mrique”. Le résultat est sous nos yeux: misère, guerres, désespoir. Dans un monde contrôlé par les nations riches et puissantes, l ' Mrique est pratiquement devenue un appendice sans importance, souvent oublié et négligé par tous.Si tel est le cas de bien des pays en général, la situation est bien particulière pour certains. Le cas du Zaïre, qui fera l 'objet de notre étude, est l'un des plus pénibles. Faillite ou marasme économique, angoisse sociale, immobilisme politique et incapacité du pouvoir en place, bien que dictatorial, à conduire le pays sur la voie du développement sont les maux maj eurs dont souffre le « grand Zaïre », un pays aux innombrables ressources. Le constat du président Mobutu fut amer le 24 avril 1 990 au cours de son discours engageant le pays sur la voie de la démocratisation et mettant fin à 2 5 ans de monopartisme. Il se dira surpris de constater que le peuple à qui il a demandé de se prononcer seulement sur le fonctionnement des institutions politiques, a plutôt axé ses doléances sur les difficultés qu'il éprouve dans sa vie quotidienne: l' emploi, la santé, l' éducation, le transport, le coût de la vie, lafaiblesse des moyens pour y faire face: Très chers compatriotes, trente ans après l'accession de notre pays à l' indépendance, nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins et devant des choix nouveaux. A l'analyse de tous les mémorandums qui m'ont été adressés, j 'ai été surpris de constater que le peuple à qui j 'ai demandé de se prononcer seulement sur le fonctionnement des institutions politiques, a plutôt axé l'essentiel de ses doléances sur les difficultés qu' il éprouve dans sa vie quotidienne. Ainsi, au plan social, on pourrait retenir notamment la dégradation des infrastructures sociales : hôpitaux, écoles, universités, édifices publics. A cela, il faut ajouter la vétusté des formations médicales, l'insuffisance du personnel médical, la surpopulation des salles des cours ainsi que dans les résidences universitaires et dans les internats, la modicité des rémunérations des agents de l'administration publique, le sous-emploi des cadres universitaires, certains abus qui se commettent par-ci par-là. .Au plan économique, il m'a été signalé entre autres la dégradation des voies de communication (routes, voirie, télécommunication); le poids de la fiscalité et de la parafiscalité; les tracasseries administratives ; les invendus dans les collectivités rurales, la détérioration des termes de l'échange du paysan, l ' insuffisance d'énergie électrique dans certaines régions du pays. De l'examen de ces mémorandums, j 'ai été heureux de constater que le peuple n ' a pas remis en cause un certain nombre d'acquis. En effet, de Bukavu à Matadi, de Lubumbashi à Kisangani, partout, c'est l 'affirmation de l'identité nationale et la sauvegarde de l 'unité, le souci de l ' intégrité territoriale et la préservation de la paix retrouvée. Au-delà de ces acquis incontestés, le peuple exige des changements importants au niveau des cadres, des institutions ainsi que du fonctionnement de celles-ci. La tendance, lorsqu' on fait l ' autopsie d'une telle faillite, c' est d 'accuser ou de chercher un bouc émissaire. Personne ne veut prendre sur soi une telle responsabilité. Il y a cependant lieu de reconnaître qu' elle est à partager. Certains ont tué, d ' autres ont poussé aux massacres ; certains ont failli à la parole donnée; d ' aucuns se sont tus, d ' autres ont menti ;certains ont jugé acceptables des solutions qui engendraient la misère ou condamnaient à l ' exil ; plusieurs se sont enrichis, laissant les autres dans la misère ; certains ont méprisé leurs frères ou adopté des solutions partisanes alors que leur mission était de réconcilier. Tous, à quelque niveau que nous soyons, nous devons reconnaître d'une façon ou d'une autre notre part de responsabilité. Face à une telle situation, une seule question s'impose : Que faire pour sortir de l ' i m passe ? Que faire pour libérer le peuple zaïrois martyrisé, pour sauver le pays transformé en une jungle sans foi ni loi, où règnent la misère, l' ignorance, la peur et la mort? Y a-t-il espoir de donner foi, confiance, raison de vivre et d'être, à l'homme zaïrois meurtri et fort écartelé en luimême? Par où commencer? Comment le faire? C ' est à cette panoplie de questions que cette étude veut essayer de répondre. Nous nous intéressons en particulier au rôle qui peut et doit être celui de l'Eglise du Zaïre dans cette situation de crise L'Eglise ne doit-elle pas s'impliquer dans la reconstruction socio-économico-politique du pays? S erait-ce se dérober à sa mission évangélisatrice que de s' engager effectivement en politique et en économie? Faut-il que l'Eglise se confine, dans l' état actuel de la situation sociale, économique et politique du Zaïre, à son seul rôle spirituel millénaire? Avec les Pères du Synode pour l' Mrique, nous nous demandons : « Dans un continent saturé de mauvaises nouvelles, comment le message chrétien est-il « Bonne Nouvelle » pour notre peuple? Au milieu d'un désespoir qui envahit tout, où sont l ' espérance et l 'optimisme qu' apporte l 'Evangile? » Quel Evangile apporter au peuple zaïrois? Un Evangile en actions concrètes de développement ou un Evangile en paroles seulement? Notre travail portera spécifiquement sur l'Eglise catholique du Zaïre et le développement politique, économique et social. Bien que la crise soit déj à antérieure à la période étudiée, nous partons de la situation de débâcle que traverse le Zaïre depuis la déclaration de la troisième république le 24 avril 1 990 par le président Mobutu jusqu ' à la date de rédaction de cet essai. Ce j our-là, il annonça les mesures-remèdes pour juguler la crise de la société zaïroise : A dater de ce jour, mardi 24 avril 1990, tirant les enseignements de la consultation populaire à laquelle avaient pris part plus d'un million de Zaïroises et Zaïrois et d ' où sont sortis 6128 mémorandums, j 'annonce solennellement au peuple zaïrois: 1. L'introduction du multipartisme à trois au Zaïre, l'abolition de l 'institutionnalisation du Mouvement Populaire de la Révolution avec comme conséquences la suppression de son rôle dirigeant, la séparation nette entre le parti et l'Etat, la réhabilitation des trois pouvoirs traditionnels à savoir : le Législatif, l 'Exécutif et le Judiciaire, comme les seuls organes constitutionnels, la dépolitisation de la fonction publique, de la territoriale, des forces armées, de la gendarmerie, de la garde civile et des services de sécurité, l 'instauration d'un pluralisme syndical. 2. La désignation d'un premier commissaire d'Etat ou premier ministre si vous voulez, suivie de la formation d'un gouvernement de transition. 3. La révision de l 'actuelle Constitution en vue de l'adapter à la période de transition qui s'instaure. 4. La mise sur pied d'une commission chargée d'élaborer la Constitution de la troisième République, Constitution qui sera sanctionnée par un référendum populaire. 5. L'élaboration enfin d'un projet de loi devant régir les partis politiques dans notre pays et organiser leurs financements. Très chers compatriotes, ce mardi 24 avril 1 990, une page nouvelle de notre pays vient de s'ouvrir et je me permets de nourrir de grandes espérances sur l'avenir de nos nstitutions, prémices de tout progress c. .. ) Voilà le nouveau visage du Zaïre, voilà le Zaïre de la troisième République qui prend naissance aujourd'hui, et que nous voulons grand et prospère ( . . . ) Ce Zaïre, nous devons le bâtir ensemble pour relever un défi digne du troisième millénaire vers lequel va nous conduire la troisième République Tels furent les mots d' espoir du chef de l'Etat et le cri de ralliement qu' il lança à toute la nation à la fin de son discours : bâtir ensemble le nouveau Zaïre. C' est à ce cri de ralliement que nous voulons répondre en nous interrogeant sur l'apport de l 'Eglise dans l ' avènement de ce Zaïre nouveau.
Item Type: | Thesis (Licentiate) |
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Uncontrolled Keywords: | L’Eglise Catholique au Zaire |
Subjects: | B Philosophy. Psychology. Religion > BV Practical Theology |
Divisions: | Afro-Christiana |
Depositing User: | Mr Christopher Mapunda |
Date Deposited: | 23 Jun 2015 13:38 |
Last Modified: | 23 Jun 2015 13:38 |
URI: | http://thesisbank.jhia.ac.ke/id/eprint/227 |
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